Nous allons sur les champs de bataille de 1870
Nous sommes bien guerre et l’on ne tardera pas de partir, car nous sommes gratifiés d’un supplément de cartouches soit 120 cartouches par homme. Résultat, un peu plus de poids à traîner inutilement jusqu’au moment où nous rentrerons définitivement en campagne.
Enfin peut-être cette fois le moment approche, car il paraît que nous devons partir demain pour Is-sur-Tille. Donc nous allons dans l’Est, nous allons nous battre sur les champs de bataille de 1870. Beaucoup font des suppositions plus ou moins sensées. Selon les uns, nous irions dans quelque place forte pour en constituer la défense, selon les autres nous serions troupes d’occupation, c’est-à-dire suivre les armées combattantes pour occuper le terrain conquis. Cependant tout le monde est d’accord pour assurer que nous serons en seconde ligne.
Ce n’est toujours pas mon avis, et je crois que l’on va nous expédier bien vite à la frontière car nous ne devons pas avoir des troupes en surnombre sur l’Est. Quant à être troupe d’occupation, il faudrait au moins avoir déjà conquis quelque chose, et jusqu’à présent, malgré que l’on n’ait pas beaucoup de nouvelles des opérations, on n’a pas entendu parler de victoires retentissantes.
Le peu que l’on sait n’est pas bien à notre avantage, car il paraît que les troupes allemandes avancent à grand pas en Belgique.
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Ce jour-là, le Petit Journal via Stéphen Pichon se pose la question : les Allemands sont-ils déprimés ? Il conseille de garder prudence, la guerre ne fait que commencer. http://goo.gl/Z3cV0B