Défilé de blessées et de prisonniers

15 mars 1915 Par Albert Vigon 1

Le temps semble se prêter à l’attaque aujourd’hui. Aussi, dès le bon matin, chacun est prêt.
Cependant notre rôle n’est pas de foncer, car nous sommes en deuxième ligne. Nous aurons simplement un peu de mal en faisant le ravitaillement des premières lignes en cartouches, grenades etc.

Défilé de blessées et de prisonniers

À 11 heures, canonnade intense de notre côté. Les 270 s’en mêlent, c’est à vous rendre sourd. De leur côté les Boches répondent et à 2 heures on s’aperçoit qu’ils attaquent la droite. Toute la compagnie trotte au pas de gymnastique au Mamelon Blanc porter des grenades et munitions, car le 2e bataillon tient position par là.

Leur attaque est enrayée car notre artillerie arrose le terrain.

Vers 4 heures l’attaque a l’air de bien marcher pour nous du côté de l’église, qui finit par tomber entre nos mains sans trop de mal pour nous. C’est le 76 qui fonce en tête.

À la nuit c’est le défilé des prisonniers. Les deux premiers amenés sont un sergent et un adjudant qui crânent un peu, mais me remercient d’un large sourire quand je leur offre une rasade de rhum, car je suis en train de toucher les vivres pour ravitailler le bataillon.
On me confie ensuite 17 Boches à conduire à la Brigade. Ils sont unanimes à répéter que notre artillerie leur a fait un mal affreux et ils sont tout ahuris, car ils ont été pris dans les caves de l’église. L’un deux cause italien.

Toute la nuit, défilé de blessées et de prisonniers.

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