Je peux enfin prendre un bain
Pierrefitte. Écrit Adèle et Charles.
Temps très froid. Je suis obligé de remettre mon gros tricot et le cache-nez. Nous sommes voisins de l’état-major de la division et je rencontre un tas d’amis : Matton, Bastiani, Auduis, Faisan etc…
Très bonnes nouvelles de la guerre.
On peut se procurer un peu de tabac par ici, mais au prix de quelles difficultés !
Je peux enfin me débarbouiller comme il faut. Je prends un bain dans l’Aire, mais avec un froid de loup. Aussi je ne reste pas longtemps dans l’eau malgré que j’y prenne un plaisir bien grand.
Je m’envoie quelques kilomètres au pas de course pour me réchauffer et ensuite une bonne soupe chaude. Ça va tout à fait bien.
Deuxième nuit tranquille, toujours sur le fumier, mais à peu près à l’abri de l’air et des marmites.