Le temps invite à la mélancolie

21 octobre 1914 Par Albert Vigon 0

Temps couvert. Dès le matin notre canon tonne sans interruption pour soutenir l’attaque faite à notre droite par le 8e corps. Le canon ennemi répond à peine, quelques coups de fusil s’entendent devant nous.

Pour nous dans nos tranchées c’est le même calme que les autres jours. Siger, évacué à notre premier passage aux Paroches, rejoint notre compagnie aujourd’hui, ce qui donne un peu d’animation dans les tranchées, car on discute ferme des nouvelles qu’il apporte.

L’on serait moins triste et aussi moins découragé souvent si nous pouvions lire les journaux et savoir ce qu’il se passe.

Ainsi aujourd’hui chacun est presque content, ou tout au moins plus optimiste que ces jours derniers.

Le temps est tout ce qu’il y a de plus triste, les feuilles tombent en quantité et invitent à la mélancolie. C’est l’hiver qui approche. Dieu veuille qu’il ne soit pas trop rigoureux.

Voilà aujourd’hui un mois que notre compagnie est dans les tranchées. L’état général est assez bon, car nous sommes assez bien ravitaillés, depuis quelques jours nous touchons quelques fois du rhum ou de l’eau de vie. Le menu n’est pas varié, mais comme on va faire des razzia de choux et de carottes dans le voisinage, cela nous permet de varier un peu.

Nuit à peu près calme. Le projecteur allemand éclaire les environs. Les Allemands ont lancé quelques obus incendiaires sur les Paroches et ont mis le feu à 2 maisons à côté du clocher, ce feu éclaire les environs et empêche nos troupes de travailler aux tranchées aux environs des casernes et nos patrouilles sont obligées de rentrer sans pouvoir rapporter un seul renseignement.

19141021-001 Le temps invite à la mélancolie

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