Quatrième étape : Caumont

Petite ballade toujours sans sac, nous partons à 3 heures du matin car notre section doit aller à Caumont à 16 km pour prendre la garde.

Je remarque une chose qui comptera davantage plus tard quand nous serons en campagne, c’est que notre chef de section n’a pas de cartes. Ainsi nous voilà arrivés de nuit à l’intersection de 4 routes sans savoir laquelle prendre. Il nous faut attendre le passage d’un paysan sur sa carriole qui nous indique le bon chemin.

Nous traversons Cavaillon, la patrie des melons, au petit jour, nous croisons sur la route une foule de paysans transportant de pleines charretées de melons délicieux, où ils nous donnent liberté de puiser jusqu’à satiété.

Aussi nous n’oublions pas d’en profiter et pour ma part je commence une véritable cure de melons car pendant tout le temps que nous resterons dans la région nous aurons des fruits à profusion.

En route, un grand camion nous prend à son bord et nous faisons les 8 derniers kilomètres en voiture.

Nous sommes reçus avec une amabilité sans pareille par la population de Caumont qui se prodiguent en gracieusetés pour nous.

Nous trouvons avec Maero, une charmante bonne vieille qui nous prépare un bon repas pour le soir, nous dînons tous ensemble ; Mege, Maero, Gilly, Ferrandi et moi, non sans avoir goûté les délices d’un bain dans la Durance, dont l’eau chose extraordinaire pour une rivière aussi rapide était presque tiède.

Comme dans tous les villages que nous avons traversé, les habitants sont plutôt optimistes, chacun fixe la durée de la guerre à 3 ou 4 mois car on compte sur la masse de l’armée Russe pour anéantir l’Allemagne.

Enfin malgré tout si l’on parle quelquefois de la guerre, c’est en manière de passe temps, car on a l’air de peu s’en occuper, même chez les chefs.

On se figurerait aux manœuvres, sauf que l’on remarque tout de même que l’autorité militaire est maîtresse de tout, car on réquisitionne en cours de route chevaux, voitures, harnais etc. dont nous avons rudement besoin.

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