Fin de l’équipement
On termine habillement et équipement à peu près, car à 7 h du soir, nous n’avions ni musette, ni courroie de bidons, ni crochets pour l’équipement.
Il paraît que l’on touchera le reste en route car nous partons demain direction Avignon.
Je suis désigné par le capitaine Pierre comme tailleur à la compagnie, pendant que Cayroche remplira les fonctions de cordonnier. Je m’en vais en ville acheter outils et fournitures.
Me voilà embauché, mais malgré moi, car je vois dans mon emploi du travail supplémentaire sans aucun bénéfice au point de vue service.
Nous partons demain matin 9 août à 5 heures du matin par la route pour Avignon. Je remarque avec effarement que j’ai une quantité de linge et d’objets à emporter, non seulement encombrants mais encore plus que lourds. Enfin j’essayerai de marcher et j’irai le plus loin que je pourrai.
Nous partirons donc presque habillés, mais à peine équipés, car il manque des courroies de bidon, nous n’avons pas de musette, et il nous manque les crochets pour suspendre nos cartouchières, ce qui fait qu’on les attache tant bien que mal avec de la ficelle ou du fil de fer. Il parait cependant que nous serons équipés complètement en cours de route.
En somme, notre pauvre régiment est bien mal monté, car si nous sommes mal équipés, notre train de combat et notre train régimentaire ne sont encore qu’à l’état naissant ; ils sont composés tout deux de voitures réquisitionnées par ci, par là.
Suite
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Les trains de combat suivent les troupes dans toutes les circonstances; ils transportent les munitions et le matériel immédiatement nécessaires sur le champ de bataille (outils, explosifs, matériel sanitaire).
Les trains régimentaires transportent les vivres, les bagages et le matériel nécessaires pour les besoins journaliers des troupes. Ils sont généralement répartis en plusieurs échelons, dont le plus avancé suit d’aussi près que possible les trains de combat, lorsque la situation le permet.
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Extrait de l’historique du régiment :
“Le 42e R.I.C. est né avec la Grande Guerre. Sa création, prévue au plan de mobilisation de 1914, avait à peine été ébauchée, quand les évènements se précipitèrent : le 22e Régiment d’Infanterie Coloniale lui fournit des cadres ; les 15e et 16e régions lui donnèrent des hommes ; l’esprit inventif, l’initiative, la grande expérience de ses chefs en matière d’organisation et d’improvisation lui acquirent, en quelques jours, vivre et matériel.
Les diverses opérations pour la formation du régiment se poursuivirent à Marseille, à l’École du Commerce et de l’Industrie, transformée en caserne.
Au huitième jour de la mobilisation, après un travail acharné de jour et de nuit, l’ébauche était devenue une œuvre complète : le 42e R.I.C. était constitué à 2 bataillons et 1 compagnie hors rang, à l’effectif total de 30 officiers et 2 254 hommes.”